Détecter un établissement fictif : le rôle du SIRET et de Google Maps
17 août 2025
Qu’est-ce qu’un établissement fictif ?
Bonjour à tous ! Ici Alexandre, votre consultant spécialisé dans l’accompagnement des entrepreneurs. Aujourd’hui, j’aborde un sujet qui peut paraître technique, mais dont l’importance est capitale : la détection des établissements fictifs. Derrière ce terme se cache une réalité que beaucoup de créateurs d’entreprise et de dirigeants rencontrent au moins une fois dans leur parcours : une entité qui prétend exister légalement, mais qui, en réalité, n’a aucune activité (ou bien n’a pas d’existence physique à l’adresse qu’elle déclare). En d’autres termes, c’est le faux nez d’une structure administrative douteuse.
Pourtant, la frontière entre un établissement légitime et un établissement fictif n'est pas toujours évidente à cerner. Un dossier bien ficelé, un discours commercial rodé, et l’on peut rapidement se laisser berner, surtout lorsqu’on manque de temps ou de ressources. Le problème, c’est que toute relation contractuelle ou tout partenariat avec ce type de structure peut engendrer des conséquences graves pour votre activité. Perte financière, litiges juridiques, image de marque entachée… dans le pire des cas, c’est carrément votre entreprise qui peut se retrouver prise dans un engrenage de fraude, malgré une bonne foi initiale.
Alors, comment s’assurer qu’une entreprise est bien réelle ? Comment éviter de tomber dans le piège de l’adresse fantaisiste, du SIRET erroné et du local qui n’existe que sur le papier ? Dans ce guide, nous allons voir ensemble les réflexes à adopter, les points de vigilance à respecter et, surtout, comment mettre à profit un outil gratuit et redoutablement efficace pour vérifier l’existence physique d’un établissement : Google Maps. Ajoutez à cela les renseignements offerts par le SIRET (ou le numéro SIREN/SIRET pour être précis), et vous aurez dans votre boîte à outils de quoi débusquer la plupart des établissements fictifs.
Pourquoi vérifier la validité d’un SIRET ?
Il existe en France plus de 7 millions d’établissements actifs référencés par l’administration. Un bon nombre de nouvelles entités voient le jour chaque année : d’après l’INSEE, environ 1 million de créations d’entreprises sont enregistrées annuellement, chiffre impressionnant qui montre le dynamisme entrepreneurial. Dans cette masse, la plupart des activités sont bien réelles. Néanmoins, certains escrocs et fraudeurs créent des entités factices, principalement pour échapper à certaines obligations, mener des activités illégales, ou dissimuler des transactions douteuses.
Le numéro SIRET (Système d'Identification du Répertoire des Établissements) est un peu la carte d’identité d’un établissement en France. Il est composé de 14 chiffres :
- Les 9 premiers chiffres correspondent au SIREN, qui est l’identifiant unique de l’entreprise.
- Les 5 chiffres suivants (appelés NIC) désignent précisément l’établissement de la société.
Grâce à ce numéro, vous pouvez vérifier si l’établissement est correctement déclaré, s’il est encore actif et, surtout, si l’adresse indiquée correspond bien à un local ou un site existant. Pourquoi cette vérification est-elle cruciale ? Parce que se fier à un SIRET non valide, incomplet ou “fantoche” peut vous faire perdre un temps fou, vous exposer à un redressement fiscal, ou vous faire tomber sur un partenaire de mauvaise foi. Imaginez, par exemple, investir dans une collaboration commerciale avec un fournisseur qui ne possède pas de locaux réels, seulement pour découvrir quelques mois plus tard que les marchandises ne vous parviennent jamais, ou qu’il est tout simplement injoignable. Personnellement, j’ai déjà vu des artisans du bâtiment payer un acompte important pour des matériaux auprès d’une entreprise qui, en théorie, disposait d’un grand entrepôt à une adresse donnée. Au bout du compte, ils n’ont jamais pu récupérer ni l’argent ni les matériaux. Et pourtant, sur le papier, tout semblait régulier : la communication était rodée, un SIRET était communiqué, mais il s’agissait d’un établissement fantôme.
Les éléments clés du SIRET
Pour un œil non averti, le SIRET peut paraître impénétrable. Pourtant, il ne faut que quelques minutes pour vérifier si un numéro est correct. Il existe des portails gratuits, comme le site de l’INSEE ou d’autres bases officielles, qui permettent d’entrer un SIRET et de savoir immédiatement s’il existe, si l’entreprise est radiée, ou si elle est active. Des outils en ligne proposent déjà ces fonctionnalités, et il est également possible de mettre en place des automatisations dans votre CRM pour vérifier automatiquement la validité d’un SIRET saisi. Certains logiciels, adaptés aux PME comme aux grandes structures, cross-référencent les informations SIRET avec l’annuaire SIRENE, offrant ainsi un moyen de débusquer les irrégularités administratives.
Mais attention, un SIRET peut être valide sur le plan informatique tout en faisant l’objet d’éventuels soupçons. Parfois, l’établissement est déclaré sous ce numéro, mais ne possède plus d’activité depuis des lustres. Or, même dans ce cas, vous pouvez facilement tomber dans un partenariat infructueux. Le plus sûr est de réaliser un double contrôle : d’un côté l’authenticité du numéro, de l’autre le contrôle de l’adresse physique. Et c’est là qu’intervient l’allié Google Maps ! Dans la suite de l’article, je vous explique précisément comment combiner au mieux ces deux outils pour vous prémunir contre les établissements fictifs.
Utiliser Google Maps pour vérifier l’existence physique
En quelques clics, Google Maps vous fait voyager virtuellement aux quatre coins de la planète. Pour un entrepreneur, c’est un moyen rapide de se faire une première idée de l’implantation de son interlocuteur. Vous vous doutez bien que si l’on vous indique une usine high-tech avec 200 salariés en plein cœur de Paris, et qu’en zoomant sur Google Maps, vous ne voyez qu’un bâtiment désaffecté ou un terrain vague, il y a de quoi se poser des questions.
Au-delà de la simple localisation, Google Maps offre aussi la vue Street View dans de nombreuses régions. Grâce à cette fonctionnalité, on peut visualiser le bâtiment, son enseigne et parfois même des indices sur le volume d’activité (camions de livraison, panneaux d’entrée, etc.). Bien sûr, il est possible que certaines images soient un peu datées. Néanmoins, vous pouvez souvent repérer si le bâtiment existe bel et bien, s’il ressemble à un local professionnel, ou si c’est simplement un pavillon résidentiel au milieu de nulle part. Mieux encore, si vous voyez sur la façade un autre nom d’entreprise, alors que votre contact prétend s’y être installé depuis deux ans, c’est qu’il y a une incohérence majeure. Dans ma pratique, j’ai déjà découvert qu’une société que j’aidais à auditer prétendait avoir plusieurs agences en France. Sur Google Maps, c’était un copier-coller de la même photo d’immeuble pour trois adresses différentes. Drapeau rouge !
Premiers indices sur la fiabilité d’un établissement
Le réflexe d’aller sur Google Maps est devenu naturel pour bon nombre de personnes, que ce soit pour trouver le chemin ou vérifier un lieu de rendez-vous. Pour des questions de business, c’est encore plus vital. Lorsque vous saisissez l’adresse de l’entreprise, voici quelques signaux qui indiquent un risque d’établissement fictif :
- Adresse difficilement localisable : vous ne trouvez même pas la rue indiquée, ou Google vous renvoie systématiquement vers une zone sans construction.
- Bâtiment sans enseigne : l’endroit ne présente aucune trace de l’activité mentionnée, même si cette activité est censée être ouverte au public.
- Photos incohérentes : l’immeuble montré sur Street View ne correspond pas du tout à la description (par exemple, on vous parle d’un entrepôt logistique alors que vous voyez une petite maison individuelle).
Ces écarts peuvent trouver des justifications légitimes (travaux récents, aménagement en cours, évolution de l’entreprise, photos Google non mises à jour), mais ils doivent déjà vous alerter et vous inciter à pousser les vérifications un cran plus loin. Dans le domaine entrepreneurial, mieux vaut être trop prudent que pas assez. Un bref coup de fil au siège social, voire un rendez-vous sur place si vous êtes géographiquement proche, peut confirmer ou infirmer vos doutes. J’ai connu un e-commerçant qui avait été démarché par un “fournisseur” prétendant avoir un grand showroom dans la banlieue lyonnaise. Sur Google Maps : un quartier résidentiel sans panneaux ni indications logistiques. Définitivement louche. Après un appel téléphonique, le prétendu fournisseur refusait la visite des lieux. Conclusion : mieux valait passer son chemin.
Étapes pratiques pour démasquer un établissement fictif
Maintenant que nous avons planté le décor, passons à l’action ! Comment procéder efficacement pour vérifier un établissement et éviter les mauvaises surprises ? Voici un enchaînement d’étapes pratiques, basé sur mon expérience et les échanges avec de nombreux entrepreneurs qui ont déjà fait face à ce problème. Les mots d’ordre : tester, comparer, et documenter chaque vérification ; et ce, que vous soyez indépendant, dirigeant d’une TPE ou responsable de projets dans une multinationale.
1) Vérifier le numéro SIRET en premier lieu
La base de tout, c’est de récupérer le SIRET de votre futur partenaire, fournisseur ou client. En général, celui-ci figure sur les devis, factures ou correspondances officielles. Vous pouvez le demander sans aucune gêne : il s’agit d’une donnée publique, et pour des raisons de comptabilité, vous êtes en droit de vouloir vérifier l’existence légale de votre interlocuteur. Si celui-ci rechigne à vous le donner, méfiance : rien que cette réticence est un signal d’alarme. Une personne honnête n’aura aucun problème à vous communiquer ces informations.
Ensuite, rendez-vous sur un service en ligne (vous pouvez taper “vérifier un SIRET” sur votre moteur de recherche) ou directement sur le site de l’INSEE, afin de confirmer que ce SIRET est actif. Vous verrez alors si l’établissement est en activité, la date de création, et parfois le code NAF ou l’activité déclarée. Profitez-en pour noter soigneusement l’adresse légale mentionnée sur la fiche. Toute différence entre l’adresse déclarée au registre et celle que votre interlocuteur vous communique doit vous mettre la puce à l’oreille. Par expérience, j’ai vu des entreprises qui déclaraient leur siège social dans un autre département que l’adresse opérationnelle, mais cette information était cohérente et confirmée par leur inscription au registre du commerce. Au contraire, et c’est le sujet ici, si tout paraît contradictoire, vous savez que ça sent mauvais.
2) Observer les informations associées à l’adresse
Une fois l’adresse obtenue, je vous conseille de vérifier, dans la mesure du possible, si une autre entreprise n’utilise pas déjà ces locaux. Ce phénomène d’“adresse factice partagée” arrive par exemple quand plusieurs entités (souvent fictives) déclarent leur siège au même endroit pour mutualiser les frais et échapper à quelques obligations. En vous rendant sur des sites d’annuaires d’entreprise ou en examinant la plaque à l’entrée (si vous êtes sur place), vous pouvez déterminer si l’adresse correspond bien à un espace occupé, ou si c’est juste un décor de cinéma. Certaines pépinières d’entreprises ou centres d’affaires proposent effectivement des domiciliations multiples, mais il y a toujours une liste claire des entreprises hébergées. S’il est impossible d’identifier l’entreprise qui vous intéresse, ou si l’adresse est manifestement obsolète, vous avez toutes les raisons de creuser davantage.
Dans l’hypothèse où votre interlocuteur prétend avoir une officine de fabrication, un point d’accueil client ou un entrepôt, vérifiez que cela correspond bien aux locaux visibles. Cette étape, d’ailleurs, peut être cruciale pour éviter de payer un stock qui n’existe pas. En effet, si vous vous engagez sur l’achat de produits issus d’une prétendue usine, vous devez exiger des preuves matérielles de l’existence de cette usine.
3) Utiliser Google Maps pour le contrôle visuel
Armé de l’adresse légale et de votre curiosité, entrez l’adresse dans Google Maps. Vous pouvez commencer par observer la vue globale (Maps) puis zoomer. Vérifiez si l’établissement est référencé en tant que société ou si aucun nom n’apparaît. À l’aide de Street View, baladez-vous virtuellement autour du bâtiment. Y a-t-il une enseigne, un panneau d’affichage, un logo, tout ce qui pourrait attester d’une présence réelle ? Si vous ne voyez qu’un champ ou un bâtiment désaffecté, vous savez déjà que quelque chose cloche. Bien sûr, gardez en tête que les images peuvent dater de quelques mois ou années, mais ça fournit tout de même un premier indice capital. Je me souviens d’une start-up prometteuse qui se vantait d’avoir un “campus” de 1 000 m². En Street View, tout ce que l’on voyait, c’était une petite boutique de quartier. Les dirigeants tentaient de justifier l’écart en évoquant des travaux, mais personne dans la rue ne les avait jamais vus. Bizarre, bizarre.
4) Recouper les sources externes
Ne restez pas sur Google Maps et le SIRET : multipliez les comparaisons. Par exemple, cherchez le nom de la structure sur les réseaux sociaux professionnels (LinkedIn notamment) ou sur les répertoires comme Kompass. Vérifiez si elle a un site web et si les coordonnées (téléphone, adresse postale) correspondent à ce que vous avez. Les entreprises sérieuses mettent généralement à disposition un numéro de téléphone opérationnel, qui aboutit à un standard ou à un répondeur professionnel. Si vous tombez sur un portable inconnu dont personne ne décroche jamais, méfiance. Bien sûr, il y a des micro-entreprises parfaitement honnêtes qui utilisent un mobile perso, mais en combinant ce détail à d’autres éléments, vous pouvez vous forger une opinion sur la fiabilité de la structure. Corrélez les informations : tout doit être cohérent entre le SIRET, l’adresse mentionnée sur le site et les annuaires pro, ainsi que la vue Google Maps.
Certains entrepreneurs me demandent : « Oui, mais si la société est récente et n’a pas encore eu le temps de tout mettre en place ? ». Dans ce cas, vous pouvez généralement contacter la Chambre de commerce ou les acteurs de la filière pour voir si la société est réputée auprès de ses pairs. Une jeune entreprise honnête n’aura pas de problème à vous faire parvenir un extrait Kbis récent et à prouver qu’elle existe véritablement. Bref, la cohérence et la transparence sont toujours un gage de sérénité dans vos démarches.
5) Garder des preuves de vos vérifications
Enfin, n’oubliez pas de conserver des captures d’écran ou des documents prouvant que vous avez réalisé ces démarches. Cela peut servir en cas de litige, si l’autre partie vous accuse plus tard de ne pas avoir mené les vérifications adéquates. Dans certains secteurs fortement réglementés (comme le BTP, la distribution pharmaceutique ou certains services financiers), la traçabilité de vos contrôles est non seulement une recommandation, mais aussi une obligation légale. De plus, cela vous évitera de tout recommencer plus tard : vous aurez déjà un dossier documenté.
Exemples concrets et anecdotes de terrain
Après plusieurs années à accompagner des entrepreneurs, j’ai eu l’occasion de pousser des portes (au sens figuré et parfois au sens propre) pour vérifier l’existence réelle de certains établissements. La palme revient sans doute à ce commerçant en ligne qui prétendait avoir un showroom de 200 m² dédié aux équipements sportifs dans Paris intra-muros. Un rapide coup d’œil sur Google Maps montrait qu’à cette adresse se trouvait un charmant café-restaurant, et les habitants du quartier n’avaient jamais entendu parler de cet espace sportif. Contacté par téléphone, le prétendu responsable avançait toutes sortes d’excuses : “le commerce a déménagé la semaine dernière”, “on n’a pas encore mis à jour Google Maps”, “on est en travaux durant un mois”. Or, en recoupant avec d’autres sources (avis clients, personnes du voisinage, etc.), on comprenait vite que ce soi-disant showroom n’avait jamais existé.
Dans un autre registre, j’ai accompagné un consultant indépendant qui suspectait qu’une officine de formation facturait des prestations bidon. Le SIRET était valide, mais l’adresse correspondait à un simple appartement dans une rue résidentielle. Sur Google Maps, on voyait clairement la façade d’un immeuble ancien, sans plaques ni vitrine. Bien sûr, il est possible d’avoir une micro-entreprise dans un appartement, mais pour proposer des formations regroupant jusqu’à 15 participants, et se présenter sous la bannière d’un centre de formation professionnelle, ça laissait un gros doute. En insistant, on a découvert que l’entreprise était radiée depuis plusieurs mois. Les fondateurs utilisaient toujours le même SIRET pour émettre des factures, profitant d’une absence de vigilance de la part de certains clients trop confiants.
Ces histoires montrent bien que la confiance exagérée peut faire énormément de dégâts. Sans être paranoïaque, il est donc indispensable de revêtir sa casquette de détective privé quand on s'engage avec un nouveau partenaire. Pour moi, en tant que consultant, c’est devenu un automatisme. Je préfère perdre 10 minutes à vérifier un SIRET et m’assurer sur Google Maps qu’un établissement est légitime, plutôt que de risquer des litiges beaucoup plus longs et coûteux.
Les risques encourus en cas de négligence
Derrière un établissement fictif, il peut y avoir de multiples scénarios peu réjouissants. Prenons par exemple le cas où vous avez signé un contrat de prestation de services avec une société qui, en apparence, possédait pignon sur rue. Vous versez un acompte conséquent, vous attendez la réalisation de la mission… mais quelques semaines plus tard, plus aucune nouvelle. Impossible de les joindre, et l’adresse déclarée renvoie à un bâtiment vide ou à un commerce n’ayant rien à voir. Votre argent a disparu, et engager un avocat pour lancer une procédure vous coûtera cher et prendra du temps. Mieux vaut prévenir que guérir.
De plus, si vous êtes vous-même fournisseur ou distributeur, un client fictif peut laisser des ardoises, ou bien vous conduire à déclarer un chiffre d’affaires fictif. Et cela, l’administration fiscale n’aime pas du tout. Se retrouver avec des factures impayées ou des incohérences dans ses déclarations peut conduire à un redressement. Certaines entreprises véreuses utilisent aussi des fausses identités ou des prêtes-noms pour opérer. En les cautionnant (même sans le vouloir), vous risquez d’être associé à des fraudes, ce qui peut perturber gravement votre réputation et votre conformité légale. Dans ma pratique, j’ai vu des dirigeants totalement dépassés après avoir découvert que leur principal partenaire commercial n’avait pas d’existence réelle… en dehors des documents administratifs. Ce genre de prise de conscience est douloureuse, et souvent tardive.
Intégrer les vérifications dans votre CRM
Pour gagner du temps et éviter que la vérification ne retombe dans l’oubli, je recommande souvent à mes clients d’automatiser cette étape. Par exemple, certains CRM proposent un module ou un connecteur permettant de saisir directement le numéro SIRET lorsque vous créez une nouvelle fiche client ou fournisseur. Le système va alors interroger une base de données officielle et renvoyer un message d’erreur si le numéro est introuvable, radié ou incohérent. C’est un excellent moyen de fiabiliser vos données et de réduire le risque d’erreur humaine.
En couplant cela avec quelques efforts de recherche rapide sur Google Maps, vous réduisez considérablement les risques de tomber sur un établissement fictif. D’un point de vue pratique, cela vous offre un double avantage : vous n’avez pas besoin de quitter votre espace de travail (votre CRM) pour faire la plupart des vérifications, et vous conservez un historique précis de toutes les vérifications. C’est particulièrement utile en cas de contrôle fiscal ou de litige. Montrer que vous avez systématiquement vérifié chaque SIRET et chaque adresse atteste votre sérieux et votre professionnalisme.
De plus, certaines solutions évoluées permettent même d’extraire automatiquement les coordonnées GPS de l’adresse déclarée et d’afficher la vue Google Maps intégrée directement dans la fiche client, évitant des copier-coller fastidieux. Vous obtenez ainsi un aperçu immédiat de la configuration des lieux. C’est un vrai gain de temps pour les commerciaux, les comptables ou toute personne chargée de la conformité.
Astuces et bonnes pratiques pour une vérification optimale
Pour appliquer toutes ces stratégies sans se noyer dans une montagne de procédures, voici quelques astuces issues de ma propre expérience :
– Mettre en place un process systématique : dès qu’un nouveau contact apparaît dans l’entreprise (prospect, fournisseur, partenaire), vérifiez SIRET et adresse. Un process clair donne de l’efficacité et de la rigueur.
– Former vos équipes : si vous déléguez cette tâche, assurez-vous que les personnes chargées de la vérification comprennent bien l’importance de ce contrôle et sachent utiliser les outils. Un stagiaire mal formé laissera peut-être passer des incohérences flagrantes.
– Contacter directement l’interlocuteur : en cas de doute, rien ne vaut un appel téléphonique ou un e-mail. Certaines réponses arrivent plus vite qu’on ne le croit, et l’absence totale de réponse est déjà un signal d’alerte.
– Actualiser régulièrement les données : un établissement peut changer de local, se développer, etc. Planifiez, une fois par an, une vérification globale des partenaires stratégiques.
En cumulant ces pratiques, vous limitez fortement le risque de mauvaises surprises. Et si vous trouvez la démarche un peu fastidieuse, souvenez-vous de la tranquillité d’esprit qu’elle vous procurera. Dans mon parcours d’accompagnement, j’ai vu nombre d’entrepreneurs regretter amèrement de ne pas avoir effectué ces quelques vérifications de base avant de signer un contrat. La routine de vérification n’a pas besoin d’être un fardeau, surtout si vous l’intégrez dans vos outils numériques et que vous la déléguez à des personnes formées.
Comment approfondir si le doute persiste ?
Malgré toutes ces étapes, vous pouvez encore avoir un doute sur l’authenticité de l’établissement. Dans ce cas, il existe d’autres moyens d’aller plus loin :
– Consulter un avocat ou un conseiller juridique, surtout si des sommes importantes sont en jeu.
– Solliciter un huissier pour établir un constat. Cela peut paraître extrême, mais si vous êtes sur le point de signer un contrat stratégique, mieux vaut être sûr de la crédibilité de votre interlocuteur.
– Interroger la préfecture ou la police si vous pensez être victime d’une escroquerie avérée. Dans certains cas, il existe déjà des plaintes enregistrées contre des établissements fictifs, et vous pourriez obtenir des informations pertinentes.
– Vous rendre physiquement sur place, si c’est géographiquement possible. Rien ne vaut une visite impromptue pour savoir si l’entreprise est bien active, si le matériel annoncé existe réellement, s’il y a des employés, etc. Ce n’est pas toujours faisable, bien sûr, surtout si l’adresse se situe à l’autre bout du pays ou à l’étranger. Mais lorsque c’est possible, c’est le test ultime.
Ces démarches peuvent paraître lourdes, cependant, face à des enjeux financiers importants (gros marché, collaboration stratégique, investissement conséquent), elles peuvent être justifiées. Personne n’aime apprendre qu’il a investi dans du vent et découvert trop tard le caractère fictif d’un établissement. Parfois, la démarche inverse est menée par vos potentiels partenaires, qui vérifieront votre propre structure avant de s’engager. Cette transparence va dans les deux sens.
Se protéger, mais aussi rassurer
Le grand avantage d’adopter ces méthodes de vérification et de les documenter, c’est aussi de rassurer vos partenaires légitimes. En leur montrant que vous prenez la vérification au sérieux, vous renforcez votre image de marque et votre crédibilité. Dans certains secteurs, c’est même un argument commercial. Par exemple, un fournisseur peut être heureux de voir que vous vérifiez scrupuleusement l’identité de tous vos distributeurs, car il saura que vous travaillez avec un réseau de confiance.
Si l’on prend l’exemple d’une marketplace en ligne : les consommateurs souhaitent être certains que les vendeurs présents sur la plateforme sont honnêtes. Ainsi, de plus en plus de marketplaces mettent en place une vérification du KYC (Know Your Customer) et exigent la fourniture d’un SIRET valide. Le tout, souvent, accompagné d’une vérification d’identité renforcée. Les clients finaux sont donc rassurés, ce qui favorise un climat de confiance réciproque. Au final, tout le monde y gagne. Les établissements fictifs, eux, se retrouvent de fait écartés.
Regarder au-delà des frontières : Google Maps reste un allié
Bien sûr, la question des établissements fictifs et de la vérification ne se limite pas à la France. Dès que vous collaborez avec des entreprises à l’étranger, la question se pose : comment vérifier si cette structure, basée en Espagne, en Allemagne ou en Pologne, est réellement active ? Là encore, Google Maps se révèle d’une grande utilité. Vous pouvez tout autant zoomer sur une zone hors de l’Hexagone et voir si l’adresse indiquée ressemble à celle d’une société bien implantée ou s’il s’agit d’un terrain vague situé dans une zone inexistante.
Les équivalents du SIRET varient d’un pays à l’autre (VAT number, numéro d’entreprise, etc.). Certes, vous n’aurez pas toujours un outil unique comme le site de l’INSEE pour vérifier la validité de ces numéros. Mais vous pouvez rechercher les registres d’entreprises propre à chaque pays, consulter des plateformes pan-européennes ou internationales, voire faire appel à un cabinet d’experts si l’enjeu est de taille. Dans mes accompagnements, je conseille fortement de ne pas limiter sa vigilance aux seuls établissements français. J’ai le souvenir d’un importateur français qui achetait de la marchandise en Chine. L’usine qui lui avait été recommandée existait bien administrativement, mais l’adresse correspondait en réalité à un petit atelier artisanal, pas du tout capable de produire les quantités annoncées. Une simple recherche via Street View sur place (ou un équivalent local) aurait suffi à se rendre compte du décalage.
Pourquoi combiner systématiquement SIRET et Google Maps ?
Vous l’aurez compris, ni le SIRET ni Google Maps ne font tout le travail à eux seuls. Mais ensemble, ils deviennent une arme redoutable contre la fraude et l’imposture. Quand on leur ajoute d’autres vérifications (recherche d’avis clients, consultation des réseaux sociaux, échange avec la Chambre de commerce, etc.), le risque de se faire duper chute drastiquement. Dans le fond, c’est un peu comme une double authentification pour vos comptes en ligne : vous avez une première barrière (le SIRET valide) et une seconde (l’existence physique confirmée sur Google Maps). Si l’une des deux barrières s’effondre, vous vous méfiez immédiatement.
C’est un réflexe qui devrait faire partie du kit de survie de tout entrepreneur. Parfois, je vois des gens hésiter en se disant : “Oui, mais on n’a pas le temps de vérifier toutes les adresses de nos partenaires”. Croyez-moi, le temps et l’énergie investis pour sécuriser vos relations d’affaires sont bien inférieurs à ceux que vous perdrez en cas de litige ou d’arnaque. Un seul contrat avec un établissement fictif peut vous coûter plusieurs milliers d’euros, sans compter le stress et la mauvaise publicité que cela peut engendrer.
En bref : restez prudent, mais avancez avec confiance
Pour résumer, détecter un établissement fictif n’est pas si compliqué si vous adoptez les bons réflexes et les bons outils. Votre meilleur allié ? L’accès facile à l’information administrative via le SIRET, couplé à la puissance visuelle de Google Maps. En quelques clics, vous pouvez éviter de signer des contrats impossibles, de payer des acomptes à un fantôme ou d’être associé malgré vous à des aventures douteuses.
En tant que consultant, j’ai vu la différence entre ceux qui intègrent ces vérifications dans leur mode de fonctionnement et ceux qui n’y pensent jamais. Les premiers sont mieux protégés, traitent avec des partenaires sérieux, et bâtissent leur réputation sur des collaborations solides. Les seconds courent après les problèmes et subissent les conséquences de leur manque de vigilance. À vous de choisir votre camp.
Alors, prêt à mettre la main à la pâte ? Vous aurez parfois des surprises, aussi bien positives (découvrir un super partenaire qui a un vrai site industriel) que négatives (réaliser que l’adresse donnée ne correspond à aucun bâtiment d’entreprise). Dans tous les cas, vous gagnez en clarté et en sérénité. Et c’est bien là toute la finalité de mon accompagnement et de mes partages. Je suis là pour vous éviter les pièges et vous aider à consacrer plus d’énergie à ce qui compte vraiment : entreprendre, innover et développer votre activité.
N’hésitez pas à me faire part de vos retours et de vos expériences en matière de détection d’établissements fictifs. Chaque anecdote permet d’apprendre et de mieux anticiper la suite. Et si vous êtes déjà tombé sur un cas de fraude, rassurez-vous, vous n’êtes pas seul. L’important est de tirer des leçons de chaque situation, de renforcer vos processus, et de communiquer autour de vous pour que le plus grand nombre prenne conscience de l’importance de ces contrôles.
En privilégiant la vigilance et la transparence, nous pouvons tous participer à un écosystème économique plus sain, plus sûr, et bien plus agréable à naviguer. Et croyez-moi, quand on sait où et quoi vérifier, la détection d’un établissement fictif n’est plus qu’une formalité !
En savoir plus à ce sujet :
siretnumero.fr